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En plein ménage! J'essaie d'organiser un peu ce blog.

Ne pas savoir, ne pas comprendre, ne pas voir.

Le 07/01/2018

Un peu comme les 3 singes. La petite trinité des incompréhensions et des quiproquos sont souvent sources de tensions, voire de conflits: ne pas savoir comment l’autre fonctionne, ne pas comprendre ce qu’il nous dit et ne pas le voir, parce qu’on ne peut/veut pas.

Comme dans toute relation, il y a bien sûr bien sûr plein de petits grains de sables qui peuvent se glisser dans les rouages. Mais la théorie de la dominance, la méconnaissance du langage canin et le décalage entre ce à quoi on s’attendait et ce qu’on vit réellement, ce sont plus de gros cailloux que d’innocents grains de sable.

 

La grille de lecture hiérarchique.

 

Cela fait maintenant longtemps que la théorie de la dominance, qui faisait loi en terme de comportement canin, a été réfutée.
Toutefois, les habitudes sont bien ancrées et il est encore très courant d’entendre parler de chien dominant ou de la place de chef que nous devrions occuper. Le principal problème de cette vision du chien n’est pas la violence, même si c’est ce dont on parle le plus. Certains se servent bien de cette soit disant dominance pour contraindre les chiens physiquement, trouvant là l’excuse idéale pour justifier un comportement injustifiable. Mais la plupart des propriétaires convaincus d’avoir un chien dominant ne sont pas maltraitants.
Le véritable problème, c’est la lecture des comportements du chien, et donc notre action dessus.

 

Avec une vision hiérarchique du chien, les comportements sont vus de façon assez binaire : tirer en laisse, voler de la nourriture, être envahissant, monter sur des meubles, entrer dans des pièces interdites, être agressif avec ses congénères, grogner à la gamelle, tous ces comportements sont considérés comme les manifestations d’une attitude dominante.

La solution à tout problème est alors invariablement la même : reprendre la place de chef aux yeux du chien. Ce qui en général veut dire : énorme contrôle exercé sur l’animal, suppression des initiatives et réprimandes des comportements indésirables (verbalement, par intimidation ou isolement).
On ne se pose alors pas de question sur la compréhension qu’a le chien de nos demandes, la clarté de nos indications, nos méthodes d’éducation, le bien être du chien, la satisfaction de ses besoins physiologiques, son insertion dans le foyer…

On voit bien alors comme le fait de voir tous ces comportements de la même façon – comme l’expression d’un mauvais positionnement hiérarchique au sein du foyer – nous empêche d’apporter une réelle réponse au réel problème. Contraindre le chien à se comporter comme on le souhaite peut fonctionner (et encore pas toujours) au sens où les symptômes – et donc les inconvénients pour nous – peuvent disparaître. Mais il ne s’agit que de ça, un pansement sur une jambe de bois.
Mettons que votre chien aboie comme un fou furieux lorsqu’il voit des congénères parce qu’il en a peur (expérience négative, mauvaise socialisation ou port du collier étrangleur avec saccade lors des croisements tiens pourquoi pas). Vous pouvez, en le rabrouant, en le contraignant à rester à proximité, obtenir un chien qui ne moufte plus. Mais cela ne signifie pas qu’il n’aura plus peur, c’est juste ce qu’on appelle de la détresse acquise. Le comportement gênant disparaît, mais pas le stress originel, avec toutes ses conséquences néfastes possibles.

 

Et il n’y a pas que dans leurs rapports avec nous que la vision du chien selon un modèle hiérarchique pose problème, c’est également le cas lorsqu’il s’agit d’interactions entre chiens.

 

Si l’on le considère comme une espèce dont l’organisation sociale se fait selon un paradigme dominant/dominé, nous voyons toutes leurs interactions comme le reflet de cette relation particulière. Nous ne voyons pas un comportement d’évitement par exemple, nous voyons un comportement de soumission.

Coupés de la possibilité d’observer de façon neutre les interactions entre nos chiens, pour ensuite leur donner une signification – en fonction du contexte, des individus, des séquences comportementales- nous sommes tout de suite dans l’interprétation. Et la conclusion.
En fonction de ce que nous voyons, nous allons déterminer qui des deux est le dominant, et organiser le respect de cette supposée hiérarchie dans notre quotidien.

Selon le modèle hiérarchique, le dominant passe en premier. Ce qui signifie que celui de nos chiens que l’on considère comme dominant se verra attribuer en premier câlins, gamelles, friandises, jeux etc.
Le but de respecter cette soi-disant hiérarchie est de maintenir des relations pacifiques entre nos animaux. Sauf que l’on risque fort au contraire de créer des situations conflictuelles.

 

Vos chiens se parlent, communiquent, manifestent leurs envies, leurs besoins, se disent quand ils veulent vraiment quelque chose, quand ils veulent partager, quand ils sont prêts à renoncer.
En donnant systématiquement d’abord à l’un, vous ne leur permettez pas de faire leurs propres choix et compromis. En plus de ces couacs de communication, vous risquez de créer des tensions autour des ressources.
Admettons que l’un de vos chiens soit très porté sur la nourriture. Vraiment beaucoup. L’autre clairement moins. Mais pour différentes raisons (c’est le premier arrivé/ il est plus exubérant/ il rembarre beaucoup son congénère/ il n’est pas commode avec les autres chiens croisés en balade etc), vous avez évalué que c’est l’autre, le dominant. Donc, dans un souci d’harmonie, c’est à l’autre que vous donnez en premier gamelle et friandises. Imaginez la frustration, voire l’angoisse dans certains cas, de l’accroc de la bouffe. En voir, ne pas l’avoir et pire la voir donnée à l’autre chien, quand bien même il lui a clairement signifié qu’il la voulait vraiment, au point de monter sur ses grands chevaux si il le faut. Cela crée de vrais climats de tension.

 

Et puisqu’il en est question ici, passons à la deuxième grande cause d’incompréhension entre nous et nos chiens.

Le langage canin.

 

Le terme de langage désigne notamment des actions ou comportements porteurs d’un message. En ce sens il est indéniable que les chiens sont doués de langage.

 

Mais si il est une condition sine qua none, le langage n’est pas suffisant à la communication. Pour qu’il y ait communication, il faut que le langage soit maîtrisé par toutes les parties prenantes, qu’une action ou un comportement donné corresponde à la même information des 2 côtés.

Or nous ne parlons pas chien. Pas plus que nous parlons coréen. Nous ne le parlons que si nous l’apprenons.
Oh bien sûr nous en comprenons quelques brides. Quelques notions que nous avons déduit du contexte, quelques autres apprises comme ça, à l’occasion d’une rencontre et quelques autres qui nous viennent de ce qu’on peut appeler la culture générale.

Mais c’est bien insuffisant pour vivre ensemble.

 

Avec leurs petits bruits, leurs aboiements, leurs grognements, leurs hurlements, leurs mimiques, les mouvements de leurs yeux, de leur queue, de leurs pattes, de leur corps tout entier, la façon dont ils se tiennent, la façon dont leurs poils se dressent ou orientent les oreilles, les chiens se disent et nous disent tout un tas de choses.

Malheureusement, bien souvent nous sommes des touristes avec un glossaire auquel il manquerait les ¾ des pages dans un pays inconnu, avec un alphabet, des sonorités et une grammaire très différents.
Alors nous faisons des mauvaises interprétations, des conclusions erronées et … Ca finit parfois en eau de boudin.
Comme par exemple la situation assez classique du chien qui déboule sur vous en balade accompagné d’un « Il est gentil, il veut juste jouer » au loin, alors que les oreilles, les épaules et la queue haute du chien, sa manière d’arriver tout droit et son regard fixe ne vous disent pas tout à fait la même chose.

 

La meilleure manière d’apprendre leur langue c’est de suivre des stages avec des professionnels aguerris. Mais comme le meilleur n’est pas toujours possible, je vous conseille ces deux livres :

  • Les signaux d’apaisement de Turid Rugaas
  • Parler chien de Barbara Schöning & Kerstin Röhrs

 

Jusqu’ici, les moyens de mieux se comprendre étaient clairs, pas simples mais clairs : apprendre, remettre les choses en questions, observer et apprendre encore.

 

Mon dernier point est plus difficile car il demande de prendre du recul, de se détacher de la situation.

 

Les émotions qui masquent la réalité.

 

J’en ai déjà parlé mais c’est une thématique récurrente.
Lorsque nous accueillons un chien, nous avons des attentes envers lui, plus ou moins hautes, plus ou moins réalistes.
Et bien sûr parfois, elles ne sont pas atteintes. Suivant les origines de ces attentes, y renoncer peut être difficiles, douloureux. Alors parfois nous nous voilons la face, faisons comme si de rien n’était et continuons de le traiter comme le chien qu’il n’est pas, de le pousser à devenir ce qu’il ne sera jamais.

 

Cela peut être ce chien qu’on a acheté pour qu’il soit le meilleur ami de nos enfants, parce que c’est ce dont on a rêvé nous même petit,  mais cela ne se passe vraiment comme prévu.
Cela peut être ce chien, arrivé 15ans après la mort du précédent, de la même race, de la même couleur, du même sexe. Un deuil difficile, et finalement on a franchi le cap, transférant tous nos souvenirs, parfois enjolivés par le temps et le manque, sur ce petit chiot qui se révèle finalement être un individu bien différent de son prédécesseur. Mais l’accepter serait comme faire un deuxième deuil, alors on fait comme si on ne se rendait compte de rien.
Cela peut être ce chien dont on rêve qu’il nous accompagne dans notre passion, un sport canin. Sauf que ce chien là, ça ne lui plait pas, ce qui est son droit. Mais on n’est pas prêt à le voir alors on continue à pousser, à trouver tout un tas de raisons au manque d’enthousiasme.

 

La liste est interminable, nous avons tous nos attentes, tous un chien idéal : celui qui sera notre ombre, celui qui sera le meilleur ami de notre premier compagnon, celui qui montera la garde, nous rassurant même si nous vivons isolé, celui qui convaincra le conjoint que si, finalement prendre un chien était une bonne idée, celui qui nous accompagnera dans notre passion pour les randonnées, celui qui apaisera notre solitude, et ainsi de suite…

 

Il n’y a pas de jugement de valeurs à faire sur ces attentes, pas de culpabilité à avoir.
Ce qu’il faut par contre c’est être conscient de ces attentes, de leur origine, et ainsi comprendre pourquoi tel comportement nous irrite autant, nous met si mal à l’aise ou en colère.
Savoir pourquoi on attendait de notre chien qu’il se comporte de telle manière, aide à comprendre les émotions qui nous submergent lorsqu’il ne le fait pas. La compréhension est un premier pas vers l’acceptation, un pas vers celui qu’est vraiment notre chien. Un pas vers une meilleure compréhension.

http://cynocity.fr/ne-savoir-ne-comprendre-ne-voir/

Besoin de contrôle et besoins tout court

Le 07/01/2018

Pourquoi éduquons nous nos chiens?
Par sécurité tout d’abord, mais pas que. Par respect pour autrui, par praticité, par confort, par fierté, par culpabilité, par envie, par besoin etc… Autant de raisons qui nous amènent à multiplier les commandes.
Mais jusqu’où pouvons nous aller dans le contrôle de nos chiens sans remettre en cause leur bien être? C’est la question du jour.

Tout d’abord, petit point sémantique. Nous allons parler de demande et non pas d’ordre.
Pourquoi? C’est une question de perception. Si mon chien n’obéit pas à un ordre, je vais me dire qu’il se rebelle, qu’il ne respecte pas mon autorité, qu’il décide sciemment de ne pas m’écouter.
Alors que si mon chien ne répond pas à ma demande, je vais me demander « L’ a t il comprise ? » (l’ai je bien enseignée?) Etait elle correctement formulée? (Mon attitude corporelle et mon intention était en accord avec ce que j’ai dit?) Etait elle juste? (Physiquement, mentalement, émotionnellement?) Etait elle réalisable? (Physiquement, mentalement, émotionnellement toujours).
Bref dans un cas le mot sous entend une rébellion du chien requérant au minimum une réprimande, voir une correction, dans l’autre il invite à se pencher sur les motivations de l’autre. La demande est non seulement beaucoup plus juste, mais elle ouvre aussi beaucoup plus de possibilité d’action en cas de non réponse.

 

 

Le deuxième point concerne la façon dont la demande a été enseignée. Elle est toujours corrélée à une émotion et si son enseignement a été vecteur de stress, d’inconfort voir de douleur pour le chien, qu’elle soit demandée 1 ou 15 fois par jour, elle ne sera jamais agréable pour le chien.
Et utiliser des bonbons ne veut pas dire travailler avec un chien joyeux ( tout comme l’absence de bonbon ne veut pas dire l’inverse).
Enseigner de façon respectueuse et positive c’est être clair, précis et constant, dans un environnement non stressant et en respectant les capacités et l’envie de travail de l’animal, en valorisant les bonnes actions et rendant inopérantes celles qui ne nous conviennent pas.

Enfin, troisième point avant d’entrer véritablement dans le vif du sujet, quelles sont les conditions de réalisation de la demande?

Peu importe que vous considériez le couché comme une demande et non un ordre, et que son apprentissage ait été un vrai moment de plaisir pour votre chien, si vous demandé à votre chien qui a peur de ses congénères de se  coucher pour laisser passer un chien, vous n’êtes pas juste envers lui. Il n’y a rien de moins naturel que de rester immobile à regarder quelque chose d’effrayant se rapprocher, surtout dans une posture ralentissant le passage à l’action (fuite ou attaque).

Pour en arriver enfin à nos moutons: faire des demandes à notre chien peut il nuire à son bien être?
La réponse est sans aucun doute oui, c’est possible. Et comme souvent, tout est dans le dosage.

Le problème vient il du fait que les chiens ont besoin d’exercer leur libre arbitre? Aucune espèce d’idée, si il y a indéniablement des individus plus indépendants que d’autres, dire que les chiens ont besoin d’être maitre de leur vie et de leurs actions seraient une affirmation très hasardeuse.

 

 

Mais voilà les risques auxquels nous exposent trop de demandes (en gardant à l’esprit que le seuil du trop est extrêmement variable d’un chien à l’autre).

  • Trop, c’est trop!

Lorsque nous formulons une demande, nous interrompons notre chien dans son comportement, soit dans la phase de préparation ( le chien a vu le chat et va lui courir après), soit dans sa phase active (le chien court après le chat) – Et même dans des circonstances moins évident, comme le chien qui se repose tout simplement. Dans tous les cas nous l’empêchons d’atteindre la finalité de son comportement, sa phase d’apaisement, nous créons donc une frustration. Plus nous interrompons de comportements, plus nous créons des frustrations, plus nous en créons plus il nous est difficile de les compenser. Avec les conséquences possibles suivantes:

1/ Nos futures demandes se verront adresser une fin de non recevoir. Adieu « Stop », « Retour » et autres « Tu laisses », je suis parti en vacances.

2/ Des comportements compensatoires gênants. Comme manger les meubles par exemple.

3/ Apparition de maladies psycho-somatiques ou émotivo somatiques. Stéréotypies, problèmes de peau et autres joyeusetés.

  • L’arbre qui cache la forêt.

Parfois, faire disparaître un comportement qui nous dérange en demandant un autre comportement au chien ne fait que masquer un besoin qu’il exprime.
Prenons l’exemple du chien qui tire en laisse. Je peux renforcer, renforcer, renforcer le comportement souhaité = la laisse détendue jusqu’à obtenir une marche en laisse confortable.
Mais voilà, ce chien là tirait en laisse parce qu’il sort trop peu, atteindre les sollicitations de l’environnement est donc bien trop motivant pour qu’il prête la moindre attention à la tension de la laisse, -qui, si elle n’est pas confortable pour nous, ne l’est pas pour lui non plus (en dehors des harnais conçus pour la traction). Et en le sortant juste un peu plus, en répondant à son besoin de promenade, j’aurais obtenu un chien moins excité par son environnement, et qui ne tire donc plus en laisse.
(Il s’agit ici uniquement d’un exemple, un chien qui tire ne cache parfois rien d’autre qu’un chien qui tire).

Éviter les comportements gênants en enseignant d’autres ne fait parfois que masquer le problème.

  • I’m lost without you.

A habituer le chien à répondre à une demande dès que l’environnement se modifie un chouilla peut aussi mener à la perte d’autonomie. Le chien apprend que lorsque quelque chose survient, il faut prêter attention à l’humain, que quelque chose va venir. Or, l’équilibre d’un chien provient aussi de sa capacité à faire face à des situations variées.

Cela veut il dire qu’il faut cesser d’éduquer nos chiens pour les rendre plus heureux? Certainement pas. Tout d’abord parce que les règles donnent un cadre au chien, rendent son environnement plus prévisible et donc plus rassurant. Ensuite parce que le bien être de notre chien ne doit pas prévaloir sur celui d’autrui et que ce n’est pas parce qu’on le veut heureux qu’il doit ennuyer tout le monde. Et on le veut heureux et pas mort, il est donc capital qu’il sache répondre à un certain nombre de demandes.

 

 

Le but ici est d’amener à une réflexion sur:

  • La légitimité de nos demandes

Ai je réellement besoin qu’il soit assis avant de traverser? Je peux avoir besoin qu’il s’arrête au bord des trottoirs, mais ce comportement est suffisant, pourquoi y adjoindre la contrainte d’une position? Ne serait il pas plus équilibré de le laisser choisir dans quelle posture il préfère attendre le signal de libération?

Ai je réellement le droit de demander à mon chien de ne pas aboyer dans le jardin alors qu’il est resté seul pendant 9h et qu’il a beaucoup (vraiment beaucoup) d’énergie à évacuer?

  • La façon dont nous construisons les bons comportements

Ai je besoin de mettre un mot sur ce comportement et de demander au chien de l’exécuter ou puis je faire en sorte de l’amener à choisir de lui même le comportement souhaité?

Par exemple, je ne veux pas que mon chien suive les vélos. Je peux enseigner et demander un retour, une marche au pied, une immobilisation (faites vos choix) lors de croisement avec des vélos. Mais je peux aussi le mettre en longe, contrôler la distance d’exposition et bloquer les velléités de poursuite, jusqu’à ce que, ce comportement ne payant pas, le chien se reporte sur une autre activité. Ou je pourrais tenter encore un autre enseignement.

(Ici aussi il s’agit d’un exemple et pas d’une vérité fonctionnant à tous les coups, pour tous les chiens. Suivant l’intensité de la réaction du chien vis à vis des vélos, les raisons de cette réaction, l’environnement, votre maîtrise des différentes techniques etc, le meilleur protocole à mettre en place ne sera pas le même).

  • La possibilité que nous offrons à nos chiens d’être simplement des chiens

Des fois, souvent, notre exigence n’est pas de notre fait. L’environnement nous oblige à intervenir, rappeler, contrôler. Vivant en ville depuis que j’ai des chiens, je connais bien cette problématique.
Aussi devons nous demander, est ce que mon chien a la possibilité de répondre à ses besoins de chien, malgré mes 40 rappels par balade pour cause de chien/joggeur/poussette/ personne âgée/vélo/ route/cheval… l’empêchant de suivre la piste qui est au bout de son nez? Et le cas échéant, mettre en place les conditions nécessaires pour laisser notre chien s’éclater dans ce qui fait de lui un chien (du style courir, creuser, pister, se rouler) en modifiant lieu, horaire, météo et destination.

En somme, si l’éducation de nos chiens est un indispensable, ne nions pas l’effort que cette obéissance quotidienne leur demande et soyons justes: pas trop, pas tout le temps, pas trop longtemps.

C’était la tirade du mardi soir! A la prochaine

NB: Il s’agit ici d’obéissance quotidienne et non pas des demandes que nous pouvons formuler dans le cadre de tricks ou autres sports canins qui, si ils sont bien réalisés, sont le moyen de jouer, resserrer les liens et même répondre à certains besoins du chien (raison pour laquelle on devrait choisir le sport en fonction du chien et pas prendre un chien pour faire un sport, mais j’y reviendrais plus tard).

http://cynocity.fr/besoin-de-controle-besoins-court/

Jouer avec son chien : les bienfaits et les différents types de jeu

Le 02/10/2017

Jouer avec son chien est sans doute l’activité préférée de votre compagnon à quatre pattes, ces instants vous permettent de renforcer votre lien affectif et votre complicité.

Oui mais voilà, êtes vous sûr de de « bien jouer » avec votre chien ? Je vous propose aujourd’hui de voir ensemble les avantages, les différentes techniques de jeux mais aussi ce qu’il faut éviter de faire lors de vos séances de jeux canins. Prêts ? Feu ! Partez !

Les avantages engendrés par le jeu

Le jeu permet de renforcer votre complicité maitre/chien

Et oui ! Cela renforce votre relation car votre animal vous associe, vous : son humain, à quelque chose de positif. Je donne souvent l’exemple du rappel au pied. Pensez toujours que votre chien aura le choix entre revenir vers vous, qu’il connait par cœur, et continuer à sentir toutes les petites odeurs nouvelles qui n’attendent que lui. De ce fait, si votre chien vous associe à quelque chose de positif, s’il sait que lorsqu’il revient, il obtient une récompense ou une séance de jeux, alors il reviendra vers vous de manière plus rapide et surtout beaucoup plus enthousiaste. On passe alors d’une obéissance par coopération et non par crainte.


 

Le jeu pour respecter l’équilibre de votre toutou

Votre chien a des besoins primaires comme manger, boire, dormir, mais il a aussi ce que j’appelle des besoins sociaux comme rencontrer régulièrement ses congénères, se balader minimum trente minutes par jour en dehors de son jardin ou encore jouer avec son humain : vous, en l’occurrence. Dites vous que, tout comme nous, votre chien a besoin de se dépenser autant physiquement que mentalement. C’est essentiel pour assurer son équilibre et cela permet également d’éviter certains comportements indésirables par la suite souvent liés à un manque ou parfois même une absence d’activité. Votre chien a besoin de jouer pour évacuer son trop plein d’énergie, et si c’est à vos côtés : c’est encore mieux !

Le jeu permet d’apprendre à son chien de se canaliser

Jouer avec son chien permet, entre autre, de lui apprendre à gérer ses états d’excitation, de lui apprendre la notion d’auto-contrôle. En effet, vous devez, pour ce faire, toujours être à l’initiative du début mais aussi de la fin du jeu et surtout arrêter la séance et ignorer votre chien lorsqu’il commence à trop s’exciter, à vous mordiller ou vous pincer par exemple. Cette attitude lui parlera et raisonnera en lui car sa mère aura eu la même attitude lors des débordements entre les chiots de la fratrie.

Le jeu : un moyen efficace de travailler l’obéissance de votre chien

Comme vu précédemment, il est préférable que votre chien vous écoute par coopération plutôt que par crainte. L’avantage d’une séance de jeu est donc d’apprendre des exercices à son chien de manière ludique. Notamment pour les chiots, il est indispensable que les apprentissages soient réalisés de manière positive. Vous aurez des résultats bien plus rapides en suscitant l’envie de votre toutou et en lui permettant d’associer l’éducation et l’apprentissage à quelque chose de positif.

De plus, sachez que le jouet est un objet de motivation mais aussi un objet de récompense. Deux choix s’offrent alors à vous :

  • Utilisez le jouet comme un leurre pour apprendre des choses à votre toutou.
  • Utilisez le jouet comme une récompense immédiate à la suite d’un comportement souhaité de votre chien.

Néanmoins, faites attention lorsque vous utilisez le jeu comme récompense d’un comportement souhaité. En effet, d’une part, le jeu interrompt une séance d’éducation, de fait, il est donc préférable de jouer à la fin de l’apprentissage d’un exercice. Et d’autre part, si vous utilisez le jeu comme récompense, vous devez être sûr que votre chien assimile vraiment le jeu à une récompense. Je vous propose de faire l’expérience suivante, proposez lui d’un côté une croquette et de l’autre son jouet préféré et voyez quelle « récompense » suscitera chez lui le plus d’intérêt. Et enfin, votre chien devra apprendre en amont que jouer n’est pas synonyme de s’exciter et faire tout et n’importe quoi : nous revenons alors à la notion d’auto-contrôle vu précédemment.

Vous savez désormais pourquoi il est important et bénéfique de jouer avec votre chien, et bien passons maintenant à l’énumération de quelques techniques de jeu que vous pouvez proposer à votre toutou.

Quelques techniques de jeu à proposer à votre chien

Les jeux de recherche

N’oubliez jamais que votre chien, pour se dépenser, adore sentir des odeurs, pister et trouver des trésors. Profitez en ! Les jeux de pistage permettent de mettre à profit les qualités olfactives de votre toutou, qui, comme tous les autres sens, ont besoin d’être stimulées régulièrement. Cachez des petits trésors (balles, friandises, etc.) dans votre maison ou dans votre jardin et incitez votre chien à les chercher. Si c’est la première fois que vous faites cet exercice avec votre chien, n’hésitez pas à l’accompagner et le guider vers les cachettes car il ne comprendra pas nécessairement du premier coup ce que vous attendez de lui.

Les jeux d’agilité

Les jeux d’agilité permettent à votre chien d’améliorer sa dextérité motrice, de développer sa concentration, son endurance et, bien entendu, d’entretenir une bonne condition physique. Si l’âge et l’état de santé de votre chien le permettent, vous pouvez donc lui proposer des exercices d’agilité. Les chiens sont physiquement capables de courir vite et sauter haut, alors profitez en et permettez leur d’évacuer leur énergie. Nul besoin de s’inscrire en club : improvisez un parcours chez vous avec un balai et deux sceaux pour créer un obstacle, 5 piquets pour faire un slalom, etc… Laissez place à votre imagination pour ne pas laisser un bras dans l’achat de matériel spécialisé.

Néanmoins, je vous conseille tout de même de faire appel, dans un premier temps, à un professionnel spécialisé dans cette discipline pour avoir les bonnes bases, bien respecter le rythme de votre chien ainsi que ses capacités.

Les jeux d’obéissance positive

Vous avez déjà vu des chiens qui tournent sur eux même, donnent la patte, roulent, font le beau, slaloment entre les jambes, cachent leur museau, etc. ? Vous trouvez ça super à regarder mais quel est l’intérêt ? Ces exercices permettent au chien de savoir faire des choses compliquées, et, de fait, les indications simples comme « assis » ou « couché » seront d’autant plus simples à réaliser pour votre chien. En réalisant des séances pour apprendre ces « tours » à votre chien, vous serez assurés de dépenser physiquement mais surtout mentalement votre compagnon à quatre pattes. L’avantage non négligeable avec cette discipline c’est qu’elle ne demande aucun matériel particulier et donc aucun investissement si ce n’est des friandises pour motiver et récompenser votre chien et éventuellement un clicker si vous vous lancez dans l’apprentissage par le biais du clicker.

Les jeux permettant la gestion des états d’excitation

Nous appelons cette technique le jeu du on/off. Vous avez certainement déjà acheté pour votre chien un jeu en corde ou une balle attachée à une ficelle ? Et bien vous pouvez jouer avec lui tout en lui apprenant à s’exciter et se calmer sur commande, d’où l’appellation « on/off ». Cela permettra à votre chien de contrôler son excitation, d’être attentif à vous et vos indications même dans un état d’excitation.

Pour ce faire, adoptez une attitude positive de jeu en vous baissant légèrement. Tout en gardant le jeu dans votre main, indiquez à votre chien de chopper le jouet. Puis redressez vous, toujours avec le jouet en main et indiquez lui d’un ton ferme de lâcher le jouet. Si votre chien est résistant, n’hésitez pas à troquer le jouet avec une friandise ou un jouet d’une même valeur pour lui. A terme, vous pouvez même agiter le jouet devant son museau en lui indiquant de ne pas toucher. En procédant ainsi vous apprenez à votre chien à se calmer sur commande et à être attentif à vous même lorsqu’il est dans un état d’excitation (quand des invités arrivent chez vous par exemple).

Les jeux de réflexion

Ces jeux permettent de développer et/ou d’entretenir l’intelligence de votre chien et de le stimuler intellectuellement. Souvent sous forme de jeux en bois, le but pour le chien est de déplacer des morceaux en les poussant ou en les tirant à l’aide du museau pour obtenir une friandise. Ces jeux sont généralement fabriqués à l’aide de palettes de récupération alors laissez place encore une fois à votre imagination pour trouver toujours plus de trucs et astuces pour stimuler l’intelligence de votre toutou.

L’avantage non négligeable de ces cinq techniques est que vous pouvez les réaliser chez vous, par temps de pluie par exemple. Elles sont idéales si vous n’avez pas la possibilité de dépenser suffisamment votre chien et en plus, elles n’engendrent pas de frais importants.

Pour finir, passons à ce qu’il faut éviter et ce à quoi il faut faire attention

  • Les jeux de lancés sont à proscrire pour les chiens ayant un fort instinct de chasse et de poursuite car ce type de jeu renforce cet instinct, parfois gênant pour certains maitres.
  • Évitez également les jeux de lancés de bâtons ou de pierres qui peuvent gravement blesser vos compagnons en leur déchirant le palais ou en cassant leurs dents. Autant éviter, n’est-ce pas ?
  • Attention aux jeux avec plusieurs chiens. Il est essentiel de bien connaitre la capacité de chacun des chiens présents à partager cette ressource qu’est le jouet. Cela pourrait très vite dégénérer, soyez vigilants.
  • Selon la loi du 6 janvier 1999 : l’activité du mordant ne peut se pratiquer qu’avec un encadrement de personnes formées et titulaires d’un certificat spécifique.
  • Évitez de jouer avec votre toutou après son repas car il pourrait se faire un retournement d’estomac. Respectez bien sa période de digestion.
  • Pensez à proposer à votre chien des jouets adaptés à son gabarit. Attention donc à la taille des balles que vous utilisez car, si elles sont trop petites, elles pourraient bien trop vite finir avalées.
  • Soyez vigilants à la condition physique de votre chien. On ne joue pas de la même manière avec un chiot, un chien adulte ou encore un chien âgé. Il faut faire attention à l’âge, l’énergie et l’endurance de votre toutou et donc, respecter son rythme.
  • Évitez également de jouer avec votre chien sans jouet. Il pourrait vous considérer comme « son jouet » et parfois pourrait même vous blesser sans le vouloir.
  • Surtout, dès que votre chien est trop excité (mordillements, pincements, etc.) stoppez tout, ignorez votre chien et recommencez le jeu lorsqu’il se sera calmé.

Vous voilà maintenant prêts à jouer de manière contrôlée, intelligente, éducative et positive avec votre chien. A vous de jouer !

Clémentine Turgot
Educateur canin comportementaliste Nature de Chien
www.naturedechien.fr

Les agressions redirigées

Le 05/01/2016

« Oups, je t’ai mordu, c’était plus fort que moi, j’ai vraiment pas pu me retenir ! »

 

Comme une cocotte-minute sous pression qui doit relâcher de la vapeur afin de ne pas exploser, certains chiens peuvent, s’ils sont soumis à un stress intense lié à un congénère ou à un humain, et s’ils ne peuvent pas l’atteindre, mordre un chien ou une personne à côté pour en quelque sorte « décharger » leur tension sur un support externe par le biais de leurs mâchoires.

J’ai découvert ce type de conduite agressive un jour au passage d’un portail. Je promenais For Ever et Dyna en laisse dans notre village, et en passant devant la cour d’un labrador, celui-ci s’est jeté sur son portail, crêté de l’échine à la queue, grondant et aboyant toutes babines retroussées. Mes chiens se sont énervés contre lui de l’autre côté, et dans cet imbroglio de menaces et d’excitation, For Ever a mordu l’oreille de Dyna.

Le cartilage auriculaire de Dyna a été ouvert sur 6 cm, ce qui a nécessité une opération sous anesthésie générale, une pose de points de suture et le port d’une collerette pendant une semaine.

J’ai au début cru au hasard, mais le hasard n’existe pas dans les comportements canins, et une amie comportementaliste m’a éclairée sur la cause de cette morsure si grave que For Ever a infligé sur la chienne qui partage sa vie, Dyna.

C’était une agression redirigée.

Pourquoi tant de violence?

La morsure, dans le cas d’une agression redirigée, est là pour évacuer la tension interne, pour que le chien s’apaise et rétablisse son homéostasie (son équilibre intérieur).

Souvent, elle surprend par son aspect automatique et non réfléchi : le chien s’énerve, s’excite vers quelque chose, et d’un coup il se retourne et mord la première chose qui se présente à sa mâchoire (la main ou la cuisse de son maître, ou le chien paisible d’à côté qui n’a rien demandé…), puis il retrouve son calme dans la foulée.

On pourrait presque penser à une morsure réflexe, qui répond à un besoin intrinsèque très fort.

La morsure peut juste être « posée » (le chien pose ses crocs et les retire immédiatement) tout comme elle peut aussi être totalement désinhibée dans la pression et le blocage des mâchoires, en fonction de l’intensité du stress vécu par le chien et de ses propres autocontrôles.

Les différents scénarios d’agressions redirigées

Les bagarres de chiens : quand les humains s’en mêlent…
On dit souvent qu’il ne faut surtout pas séparer à mains nues des chiens qui se battent, et c’est bien vrai.
Et pourtant, face à une bagarre, notre première réaction – encore plus si notre propre chien prend part à la bagarre – est de se jeter dans la mêlée pour saisir par la queue, le cou, le collier, le harnais, les chiens qui se battent.

Et c’est souvent là qu’un chien se retourne et mord son propre maître.

Non pas par méchanceté, vengeance ou dominance.
Mais juste parce que le stimulus perçu (votre main le harponnant) a redirigé sa conduite agressive sur un autre support : votre main, votre bras (ou pire : votre visage).

Les chiens dans les cours et jardins
Dans mon autre vie professionnelle, je suis factrice à la Poste, en bicyclette, souvent dans des zones pavillonnaires avec des jardins et des chiens, qui m’accueillent chaque jour plus ou moins amicalement.
Dans certains jardins, les chiens qui sont à deux, trois, ou plus, on tendance a créer un mouvement d’agression de groupe envers moi, l’inquiétante factrice à bicyclette qui chaque jour les nargue du haut de mon vélo jaune.

Ils rugissent derrière leurs portails, se gonflent, claquent des dents derrière leurs grillages, puis subitement, il y en a un qui s’en prend au chien d’à côté et le mord violemment. Et l’état de stress général retombe alors comme un soufflet.

 

Ce phénomène touche tous les chiens, du Yorkshire au beauceron, quels que soient l’âge ou le sexe.
C’est une agression simple à comprendre : le chien ne pouvant pas atteindre ce qu’il tente d’agresser, redirige alors son agression sur son congénère qui se trouve à sa portée.

Les chiens réactifs en laisse
Mon chien For Ever (le perceur d’oreille de Dyna) a, comme vous l’avez compris, des tendances à rediriger ses agressions quand on passe devant les portails des chiens qui l’irritent dans le village.
Au plus haut de son excitation, souvent, il se retourne et me pince la cuisse, le genou… ou un autre chien qui se balade avec nous.
Il relâche sa pression émotionnelle par ce biais : par ses crocs, sur un support à sa portée.

Que peut-on faire ?

Pour éviter que votre chien redirige son agressivité sur vous ou un congénère, le mieux à faire est d’anticiper au maximum les situations irritantes pour votre chien, et d’utiliser tous les moyens possibles pour qu’il ne monte pas en excitation. Moins il ressentira de stress, moins il aura besoin de décharger ce stress sur un support extérieur.

Le conditionnement avec du renforcement positif fonctionne bien, n’augmente pas l’état de tension interne du chien, et ne le met pas en échec.

En pratique

Dans la rue : Vous pouvez apprendre à votre chien à garder son attention sur vous, en présence du stimulus irritant. Il vous regarde, vous le récompensez (avec sa friandise préférée bien sûr). Petit à petit vous réduisez la distance avec la source de son stress, en continuant à veiller à ce qu’il garde son calme et son attention sur vous.

Vous pouvez aussi augmenter la distance avec l’objet de son énervement, pour diminuer le stress de votre chien (changer de trottoir, prendre une autre rue par exemple…). Ce n’est pas fuir le problème, c’est agir intelligemment en respectant les émotions de votre chien.
Une fois votre chien calme, vous pouvez lui donnez des friandises, pour le récompenser et créer une association positive avec l’objet de son stress situé au loin. Puis, progressivement, vous pouvez réduire la distance qui vous en sépare (comme expliqué plus haut).

Dans le cas d’un chien au profil émotionnel trop sensible, qui ne sait pas encore gérer son stress et son agressivité, vous pouvez vous aider d’une muselière « panier » pour vous protéger et protéger les chiens qui vous accompagnent, pendant la période de conditionnement.

L’utilisation d’un boudin (les boudins en toile avec poignée que l’on trouve dans les animaleries) est aussi un excellent support pour rediriger la morsure de votre chien dans les premiers temps. Il se retourne, vous lui présentez le boudin, il le mord et s’apaise. L’inconvénient du boudin est que souvent, on manque de mains pour le tenir : une main tient la laisse, une main tient le sac à crotte, on essaie de donner des friandises, et du coup on ne sait plus comment se dépatouiller avec cet encombrant accessoire. On peut néanmoins le tenir par sa poignée enroulée autour de notre poignée, ainsi il est toujours accessible.

Les bagarres : Quand on veut séparer deux chiens qui se battent sans y laisser une main, la meilleure des choses à faire est de ne pas y mettre les mains.

Un grand bruit inhabituel peut surprendre les chiens, et les faire cesser un instant leur bagarre. Pendant cet instant de flottement, chaque maître peut rappeler son chien.

Attention, même si la bagarre est « mise sur pause » grâce au bruit inhabituel, l’état de stress des chiens n’est pas encore retombé, et vous pouvez toujours vous faire mordre.

Vous pouvez aussi demander à tous les personnes autour de s’écarter et de partir. Souvent, faute de spectateurs, le spectacle s’arrête, et les chiens cessent d’eux-mêmes leurs affrontements pour rejoindre leurs maîtres respectifs ou leurs petites occupations.


Dans tous les cas, n’oubliez pas qu’il ne sert à rien de gronder ou punir un chien qui vous a mordu ou a mordu un congénère dans le cas d’une agression redirigée.

Votre chien a mordu pour décharger sa tension interne.

C’est à vous de faire en sorte d’anticiper les situations anxiogènes pour lui, de lui apprendre à rester calme de façon positive ou de rediriger de façon consciente et intelligente son stress sur un support neutre si besoin est.

https://toutouandyou.wordpress.com/2016/01/03/les-agressions-redirigees/

 

Pourquoi mon chien devient-il incontrôlable lorsqu’il rencontre un autre chien?

Le 05/01/2016

 

Vous marchez le vent dans les cheveux, les narines humant l’air frais, le cerveau en extase devant cette journée qui s’annonce magnifique quand… Votre bras devient tendu à l’extrême, tentant de rester en un seul morceau : Fido a décidé qu’aller voir un autre chien valait bien une visite chez le chiro!

Votre première réaction est sans doute de donner une violente secousse sur la laisse pour tenter de calmer votre chien. Votre copain poilu devrait bien finir par comprendre que vous détruire ainsi les épaules n’est pas une sage décision. Toutefois, bien que vous ayez puni votre chien à des centaines de reprises, son comportement ne semble pas s’améliorer.

Pourquoi mon chien est-il réactif?

Il existe deux raisons qui expliquent la réactivité chez les chiens : l’individu canin est frustré, car il n’a pas accès à un congénère, qu’il voudrait bien comme partenaire de jeu, ou il a tout simplement peur de ces êtres à quatre pattes.


Ce qui suscite les comportements suivants :

  1. Tirer sur la laisse
  2. Gémir
  3. Japper
  4. Sauter
  5. Faire des « appels au jeu »
  6. Grogner
  7. Avoir le poil de l’échine dressé
  8. Manifester des signaux d’apaisements

Conseils pour un chien réactif/agressif/anxieux

Se rendre plus intéressant que les distractions (autres chiens) en échangeant ses marques d’attention contre des récompenses, son jouet favori ou des encouragements verbaux. De façon générale, l’utilisation de nourriture donne de meilleurs résultats, car elle est tout simplement plus facile à utiliser et plus motivante dans bien des cas.

Pratiquer l’exercice de « focus » au Clicker. Apprendre à votre chien à vous regarder est un comportement alternatif que nous utiliserons pour permettre à l’animal de faire un choix : regarder son propriétaire et avoir une récompense OU tirer machinalement sur la laisse et ne rien recevoir. Faites en sorte que le motivateur (récompense) que vous utilisez soit assez puissant pour susciter son intérêt.

Ne jamais laisser votre chien entrer en contact avec un autre chien lorsqu’il tire ou réagit : il répétera alors ces comportements (sauter, tirer, japper) afin d’être récompensé à nouveau (avoir accès à l’autre chien).

Aller pratiquer ces exercices lorsque vous croisez d’autres chiens dans la rue, et même autour de parc à chiens afin de faire des mises en situation. Aucune modification comportementale n’est possible sans pratique régulière.

Ne surtout pas punir votre chien lorsqu’il manifeste des signes d’anxiété, d’agressivité ou de stress. Encouragez-le plutôt à regarder les autres chiens dans le calme en lui offrant des récompenses goûteuses pour changer sa perception des autres chiens : ils n’évoqueront plus le danger, l’inquiétude ou la souffrance, mais l’apparition de friandises.

Ne pas laisser votre chien entrer dans sa zone de réaction ( travaillez à distance ) . Il vaut mieux vous éloigner de sa source de craintes et travailler sur sa réactivité à une distance plus élevée.

Mon chien est réactif uniquement lorsqu’il est en laisse

Lorsque votre ami canin est en liberté, ses contacts avec les autres chiens se déroulent à merveille alors qu’il en est autrement lorsque vous tenez la laisse? Voici quelques explications possibles.

Un être vivant peut utiliser quatre solutions lorsqu’il se sent en danger :

  1. Ignorer le problème
  2. Fuir
  3. Attaquer

Toutefois, lorsqu’il est en laisse, il est impossible pour Fido de prendre fuite. Ainsi limité dans ses mouvements, il est possible que votre animal de compagnie choisisse les dernières options disponibles :grogner, japper et sauter dans les airs avec tant d’exubérance que son « adversaire » prendra fuite. Et, effectivement, cette solution semble très adaptée puisque l’autre chien s’en va en direction opposée à tout coup. Le propriétaire de l’autre chien ne fait pourtant que continuer son chemin, petit détail que Poilu comprend autrement!

Ne pas donner de coups/secousses sur la laisse

Il est important de ne pas brusquer votre animal lorsque vous souhaitez changer son comportement. Toutes les sensations négatives que vous créerez :

  • Augmenteront son anxiété
  • Augmentent les risques d’agression redirigée
  • Lui donnent une perception négative des autres chiens et de l’environnement auquel il est exposé

Habituellement, lorsque nous punissons un chien, nous attendons qu’il ait atteint son seuil de réactivité. Aussi stressé et anxieux, il est pour lui devenu impossible de tirer un quelconque apprentissage de cette expérience : la correction physique est donc inutile.

La punition peut aussi donner un faux sentiment de sécurité. Lorsqu’elle fonctionne, les comportements sont tout simplement inhibés et les besoins de votre chien (celui de se sentir en sécurité) ne sont pas respectés. Le chien qui a été corrigé alors qu’il grognait ou jappait pour manifester son inconfort pourrait dorénavant mordre sans avertissement.

En période de réhabilitation, observez davantage votre environnement afin de ne pas brusquer votre animal :

  • À partir de quelle distance réagit-il?
  • Dans quels lieux réagit-il?
  • Son attitude est-elle la même le jour que la nuit?
  • Quel type de chiens le rendent-ils réactif?

Lorsque vous désensibilisez votre chien, n’hésitez pas :

  • À augmenter la distance avec les autres chiens et à progresser par petits défis
  • À utiliser un motivateur plus puissant : Saucisse « hot-dog », fromage…
  • À utiliser des outils d’entraînement adaptés : harnais, licol, etc.
  • À pratiquer des exercices ciblés qui vous permettront d’augmenter la valeur de votre relation et la confiance de votre chien ( exercices au clicker, rappel, marche en laisse détendue, jeux libres )

Voici une vidéo qui vous aidera à comprendre la marche à suivre pour utiliser conjointement la désensibilisation et le contre-conditionnement pour changer le comportement de votre copain poilu !

Pour un chien calme et bien dans ses poils…

Ces conseils peuvent s’appliquer pour n’importe quel problème de comportement relié à la réactivité, que la cause des craintes ou des frustrations de votre chien soit des chiens, des écureuils ou des étrangers.

Toutefois, n’oubliez pas de respecter le rythme de votre chien, de bien interpréter les signaux qu’il vous donne, de renforcer correctement les comportements que vous jugez adéquats, et, surtout, de progresser par petits défis en n’ayant crainte de réduire vos exigences, pour les augmenter par la suite!

http://www.demaindemaitre.ca/conseils-chien-agressif-laisse-promenades/

L'agressivité chez le chien

Le 05/01/2016

Un chien agressif n’est pas un « méchant chien ». Les concepts du « bien » et du « mal » de la moralité humaine ne sont pas présents dans la communauté canine et si Fido est agressif c’est simplement parce que cette agressivité lui est utile. C’est, en effet, une interaction efficace entre deux ou plusieurs individus.

En effet, elle peut lui permettre de faire cesser une situation stressante ou de garder un territoire, un objet, etc. Lorsqu’un chien est agressif, il est donc urgent de consulter un éducateur canin afin que les motifs d’agression soient identifiés pour mettre en place un plan d’intervention adéquat.

Victime et agresseurs sont souvent confondus, et participent même chacun de leur côté à l’intensification des actes agressifs.

L’agression résulte souvent d’un profond manque de communication :

Le chien caressé souhaite la fin d’un contact qu’il n’apprécie pas. Il tentera d’exprimer en langage canin son inconfort ( signaux d’apaisements ) puis, de fuir. Frustré ou apeuré, il utilisera donc la dernière solution qu’il connaît : intimider, attaquer. Le maître, choqué, pourrait en venir à punir l’animal, ce qui pourrait faire escalader l’intensité des agressions – des deux côtés. Au fond, les deux êtres ne savent tout simplement pas comment communiquer de façon adéquate, ce qui a comme effet de saboter la relation existante. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Bien qu’il faille prendre au sérieux les risques liés à la présence d’un chien agressif, l’euthanasie n’est pas une solution et une thérapie comportementale adaptée pourra faire de votre chien un excellent compagnon.

Pourquoi un chien est-il agressif?

Les causes médicales

La première chose à faire lorsqu’un chien se montre agressif est de l’amener chez le vétérinaire afin que celui-ci vérifie la présence de douleur ou toute autre cause médicale pouvant expliquer l’agressivité :

  • Douleur
  • Fièvre
  • Troubles hormonaux
  • Démence sénile

La peur et l’anxiété

La très grande majorité des chiens agressifs sont simplement des chiens peureux ou anxieux qui ne connaissent pas d’autres moyens de gérer une situation qui les inquiète :

  • Un inconnu tente de s’introduire sur son territoire.
  • Quelqu’un tente de lui dérober de la nourriture ou un objet.
  • Le chien est frustré car il n’est pas manipulé d’une façon qu’il trouve plaisante.

Fido comprend rapidement que l’agressivité est un outil ( le dernier qu’il lui reste ) efficace:

  • Lorsqu’il jappe et montre les dents au facteur depuis la fenêtre celui-ci fini toujours par s’en aller.
  • Lorsqu’il « snappe » celui qui tente de lui dérober son os, il le laisse en paix.
  • Lorsqu’il mord alors qu’on le caresse, nous retirons notre main.

Comprendre le langage de votre chien

Avant d’attaquer, de mordre ou de grogner, votre chien a probablement tenté de communiqué son inconfort par rapport à la situation qui le rend anxieux/inconfortable. Puisque ces signaux n’ont pas étés entendus, il a dû communiquer son inconfort d’une manière plus explicite : grondement, montrer les dents, « snapper ». Si votre chien a mordu, mais que vous ne vous êtes pas rendu à l’hôpital, c’est qu’il a contrôlé sa morsure afin de vous donner une dernière chance. Les morsures réelles sont rares, heureusement.

En suivant ce raisonnement, vous pourrez comprendre qu’un chien qui grogne n’est pas « agressif » : il tente au contraire d’éviter cette agressivité!

Même si votre chien a mordu, il est possible de le réhabiliter en changeant ses perceptions des situations qui le dérangent.

Voici une liste des signaux d’apaisements/moyens de communications les plus utilisés – ils sont universels et utilisés par tous les chiens :

  • Détourner le regard/la tête
  • Avoir le regard figé
  • Avoir la bouche fermée ainsi qu’une mimique faciale tendue
  • Se lécher les babines/la truffe
  • Bâiller

Vous devrez aussi prendre en compte l’ensemble des postures utilisées par Toutou afin de vous faire une idée juste de ses émotions. En ce sens, nous vous conseillons d’être sous la supervision d’un comportementaliste canin afin d’éviter les faux pas.

Punir ou non un chien qui grogne ou mord?

Il est contre-productif de punir un chien pour ses comportements agressifs.En effet, cela aura pour effet d’empirer la situation de crise ou bien d’inhiber certains comportements reliés à l’agressivité. Dans le cas ou certains comportements sont inhibés, l’émotion vécue par le chien ne change pas : s’il est en colère, frustré, anxieux ou apeuré il le restera. Il cessera tout simplement de communiquer avec nous de cette façon car il craindra nos représailles. ( voir notre article sur les méthodes d’entraînement canin )

Dans certains cas, punir un chien agressif peut causer :

  • La redirection de l’agressivité vers autre chose à sa portée
  • L’arrêt des tentatives de communications avant de passer à l’attaque
  • Des attaques spontanées, impulsives, imprévisibles
  • Des troubles paniques généralisés
  • Le syndrome de l’impuissance acquise

Des solutions pour un chien réactif ou agressif

Les méthodes de conditionnement classique et de conditionnement opérant apportent les solutions les plus efficaces et sécuritaires en ce qui concerne le traitement de l’agressivité canine. Une exposition graduelle aux stimuli qui font peur au chien en contrôlant le niveau d’anxiété afin qu’il demeure « gérable » sera aussi de mise. Peu à peu, il faudra apprendre au chien réactif, agressif ou stressé que les situations anxiogènes sont, tout compte fait, positives et synonymes de plaisir.

Par la suite, il sera aussi possible de lui apprendre un comportement alternatif à l’agression en cas d’exposition : marcher à nos côtés et nous regarder est un comportement alternatif très pratique dans les cas de chiens qui sont agressifs lors des promenades.

Nous apprendrons aussi au chien que nous le comprenons, et nous ferons en sorte que la situation anxiogène cesse lorsqu’il manifeste des signaux de stress. Il n’aura plus besoin de passer à l’agression pour nous faire comprendre qu’une situation l’inquiète.

L’exercice physique et les stimulations mentales auront une place importante dans le plan d’intervention. Il est effectivement prouvé que le sport diminue considérablement le niveau de stress et d’anxiété puisqu’il active la production de sérotonine, un antidépresseur naturel.

Il est important d’être conseillé par un  comportementaliste canin pour vous permettre de mettre en place une intervention adéquate.

 

La race et le sexe

Certaines races sélectionnées pour leur capacité à protéger et à attaquer auront plus tendance à démontrer des signes d’agressivité, bien que la génétique n’explique jamais 100% des comportements de notre toutou. Toutefois, il faut noter que les études scientifiques ne nous permettent pas d’affirmer qu’une race de chien agresse plus qu’une autre.

Les mâles auront aussi plus tendance à être agressif pour défendre leur territoire ou leur désir de s’accoupler alors que les femelles seront plus agressives pour défendre leurs chiots.

Les maîtres ayant des petits chiens auront plus tendance à les surprotéger, ce qui pourrait à long-terme les rendre plus anxieux par manque de socialisation… Et éventuellement agressifs.

Par contre, peu importe la grosseur, un chien peut blesser gravement des adultes comme des enfants, et les comportements agressifs doivent toujours être adressés avec sérieux.

La prévention des morsures chez le chien

La socialisation du chiot sera la clé : un chien ayant appris en bas âge à interagir de façon saine avec son environnement sera moins stressé. De plus, les espèces auxquelles il aura été socialisé avec succès ne seront jamais des proies potentielles pour lui ( agressivité reliée à la prédation ) .

De plus, apprendre à comprendre et à communiquer avec votre chien dans son langage s’avère être l’un des moyens de préventions les plus efficaces.

http://www.demaindemaitre.ca/solutions-chien-agressif-agressivite-comportement-canin/