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En plein ménage! J'essaie d'organiser un peu ce blog.
Le 05/01/2016
Soumis à nos lubies les plus folles, dressés par le biais de méthodes coercitives, non respectés dans leur être et leur identité, nombre de chiens apprennent, dans la douleur, qu’il ne sert à rien de lutter : ils sont en état de détresse acquise, une forme de dépression dont, malheureusement, l’on ne parle guère.
Martin Seligman, chercheur en psychologie, professeur à l’université de Pennsylvanie, formula à la fin des années 60 sa théorie de l’impuissance apprise (learned helpness), depuis largement adoptée par la communauté scientifique internationale. A l’aide d’expériences menées sur des chiens, il démontra qu’un individu, humain ou animal, placé dans l’incapacité de contrôler les événements survenant dans son environnement, adopte une attitude résignée et passive. On la dit « apprise » car, même si l’individu a ensuite la possibilité d’agir sur ce qui lui arrive, il reste sans rien faire, comme anesthésie, sidéré.
L’expérience de Seligman (et de son équipe) fut la suivante : il soumit des chiens entravés à des chocs électriques. Les chiens pleurèrent, hurlèrent, tentèrent d’échapper à leur sort. Puis ils renoncèrent et se couchèrent au sol, manifestant des symptômes semblables à ceux de la dépression humaine. Lorsque Seligman les laissa libres de pouvoir s’échapper, il s’aperçut que les chiens ne tentaient plus de fuir la douleur : ils avaient appris à l’accepter avec résignation.
De nombreuses espèces sont concernées par l’impuissance acquise : il n’y a qu’à penser à cette célèbre scène de « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » lorsque, vaincu et rompu, le cheval ploie l’échine devant son bourreau « chuchoteur ». L’être humain, lui aussi, peut, suite à des traumatismes, du stress ou des situations répétées de double contrainte, perdre sa capacité à rebondir, à s’adapter. Il subit alors anxiété, apathie, dépression, perte de motivation, parfois de manière irréversible. L’actualité de ces dernières années fournit en nombre des exemples de ces désespoirs parfois mortels.
Des états de détresse acquise plus nombreux qu’on ne le pense
Les états de détresse acquise sont plus fréquents qu’on ne l’imagine chez nos chiens de compagnie, forcés de mille manières à se plier à notre volonté : attachés en bout de chaîne, enfermés toute la journée, dressés à l’aide de méthodes irrespectueuses, violentes et coercitives, affublés de colliers anti-aboiement (électriques ou à citronnelle)… autant de situations auxquelles ils ne peuvent pas se soustraire et qui, de fait, les plongent dans la résignation la plus profonde qu’à tort, nous prenons pour un apprentissage positif, du bon tempérament ou du « simple » conditionnement.
Prenons l’exemple du collier anti-aboiements : le chien ne peut pas fuir les décharges puisqu’il a en permanence le boîtier attaché au cou. Et dès qu’il vocalise (comportement naturel pour lui, rappelons-le !, parfois même, de surcroît, encouragé dans certaines circonstances), il se voit délivrer une décharge (électrique ou odorante) à laquelle, inévitablement, il ne peut rien comprendre. Il va peut-être apprendre à se taire, mais au prix de quelle souffrance psychique ? Certes, le comportement gênant aura disparu, mais pourquoi ? Tout simplement parce que le chien aura appris qu’il ne sert à rien de résister.
L’on peut aussi citer ces chiens d’exposition, bêtes à concours laquées, talquées, brossées, pomponnées, parfumées, parfois même colorées, et qui, une fois sur le ring de beauté, sont saisis de part et d’autre du corps, une main sur le museau, une main pour redresser la queue à la verticale, mis et remis en place malgré le bruit et la chaleur : n’ont-ils pas, eux aussi, fait l’apprentissage que rien ne sert de se défendre ? Ces chiens apparemment si dociles sont, en fait, en état de détresse acquise : ils ont capitulé…
Que voulons-nous pour nos chiens ?
Est-ce réellement ce que nous voulons pour nos chiens que, par ailleurs, nous disons chérir de tout notre cœur ? Aimer, n’est-ce pas respecter l’autre dans son identité propre, dans sa différence? N’est-ce pas apprendre à le connaître pour ne pas lui demander plus que ce qu’il peut donner ? Aimer, c’est aussi ne plus vouloir, à tout prix, un compagnon parfait, mais plutôt un compagnon heureux et équilibré. C’est ne pas le forcer à subir nos mille fantaisies coûte que coûte, mais accepter qu’il soit un chien, et non pas un substitut d’humain. Un chien qui exprime son désir, qui réagit, qui interagit, et qui nous « dit » parfois, à sa manière, que ce qu’on lui demande ne lui plaît pas. A nous de tolérer de n’avoir pas systématiquement gain de cause. Et de viser sa coopération et sa collaboration plutôt que sa « soumission ».
Marie Perrin
http://marieperrincomportementaliste.wordpress.com/2015/12/15/ils-ont-capitule-la-detesse-acquise/
Apprendre à mon chien à marcher en laisse sans tirer
Le 29/08/2015
Vidéo à voir et à revoir, sans aucune modération jusqu'à une parfaite compréhension de la méthode!
Regardez, écoutez, comprennez, appliquez.
Le 01/02/2015
Beaucoup de chiens chevauchent. Pour les personnes qui vivent avec ces chiens cela peut être embarrassant ou bouleversant. Pour nous, les Humains, parler de sujets liés à la sexualité n’est pas toujours facile, surtout quand nos chiens bien-aimés deviennent impudiques devant nos invités. Pour beaucoup d’entre nous, les chiens sont de mignons petits bébés innocents. Je pense qu’il est temps de se souvenir que ce sont aussi des animaux, des animaux avec des comportements liés à des pratiques routinières à leur propre survie. cela inclut le comportement sexuel comme le chevauchement.
Ce qui déroute beaucoup de gens, c’est que les chiens chevauchent dans des situations qui n’ont rien à voir avec la reproduction. J’ai un client dont le chiot âgé de 4 mois chevauche un animal en peluche. Nous avons nous-même surpris notre chien Stewie chevaucher son lit. Des chiens chevauchent aussi la jambe des Humains. Les professionnels de la pension canine voient des chiens chevaucher toute la journée, les mâles castrés comme les femelles stérilisées. Il semble n’y avoir ni logique ni raison. Que se passe-t-il ?
J’ai demandé à Jean Donaldson, formatrice, éducatrice et auteur du livre « The culture clash, train your dog like a pro« . Elle a mis en avant la Séquences Action Modèle. Ce sont les comportements que tous les chiens utilisent pendant les combats, la fuite, l’alimentation, et la reproduction. Il a dit, « toutes les catégories de Séquences Action Modèle sont présentes dans le jeu. C’est inhérent au jeu« . Les animaux sociaux, y compris les chiens, jouent régulièrement à la lutte et à la chasse. Ils simulent même la traque et la chasse, nous ne devons donc pas ignorer l’idée que le chevauchement soit un jeu sexuel. Cependant cela ne peut pas expliquer toute l’histoire du chevauchement.
Alors que le chevauchement est habituel dans des groupes de jeu et dans les pensions, il se reproduit également dans d’autres contextes. Certains chiens chevauchent des gens et des objets inanimés. Le docteur Lore Haug, vétérinaire-comportementaliste, affirme que la plupart du temps le chevauchement est « simplement un signe non spécifique d’éveil ». Les éducateurs et les conseillers des pensions sont d’accord. Les chiens frustrés ou nerveux chevauchent. Pamela Johnson est une éducatrice professionnelle certifiée de San Diego. Son chien chevauche sa jambe pendant les sessions d’éducation. Elle a filmé le comportement et a noté que le chevauchement a été causé par l’excitation pendant la session et la frustration quand la leçon est devenue plus difficile. Pourtant, identifier ce qui déclenche le comportement ne répond pas entièrement à la question : pourquoi le chevauchement et pas un autre comportement ?
Nous devons garder à l’esprit que tout ce que notre chien fait régulièrement est un comportement renforcé. Le chien y gagne quelque chose. Par exemple, les chiens qui se battent ou qui se poursuivent pendant le jeu sont renforcés par d’autres chiens qui aiment se battre et poursuivre. De même, les chiens pourraient apprécier l’attention qu’ils obtiennent quand ils chevauchent. Le chavauchement peut aussi soulager l’anxiété d’un chien dans une situation d’incertitude sociale. Ca peut être tout simplement agréable. Ce plaisir, dit M. Haug, « de toute évidence relève de la sexualité. » Ainsi, nous sommes de retour à ce sujet délicat. Quoi qu’il en soit, toutes ces informations nous amènent à quelques bonnes idées pour stopper le chevauchement.
Ne faites pas du chevauchement un divertissement ou une affaire trop importante. Cela signifie que nous devons contrôler notre propre comportement et ne pas réagir quand nous voyons notre chien chevaucher. Ne pas renforcer accidentellement le comportement par nos réactions.
Contrôler l’environnement du chien. Dans le cas du chien qui a chevauché la peluche et dans le cas de notre propre chien qui chevauche son lit, nous avons simplement enlevé les objets liés à ce comportement. Les gens qui travaillent dans les pensions pour chien restent calme et retirent délicatement le chien qui monte sur son compagnon de jeu. Dans tous les cas, le chien ne doit pas pratiquer ce comportement indésirable.
Apprenez au chien un meilleur comportement. Pour le chien du client et Stewie, nous avons remplacé les objets chevauchés avec des jouets ludiques plus appropriés (jouets Kong et autres jeux ludiques). En pension, les conseillers peuvent orienter un chien qui chevauche vers un comportement de jeu moins perturbant. L’éducatrice Pamela Johnson a fortement diminué le comportement de chevauchement de son chien en l’interrompant et en faisant une petite pause pendant la session d’éducation. Elle a caressé son chien jusqu’à ce qu’il se calme, puis elle est revenue à la formation avec des exercices moins frustrants. Dans tous les cas, l’éducateur apprend au chien à faire autre chose que de chevaucher.
C’est vraiment la ligne de fond. Restez calme. Interrompez le comportement de chevauchement. Encouragez le chien à faire quelque chose d’autres, rien de plus. Je pourrais choisir certains de ces comportements de cette Séquence Action Modèle avec d’autres séquences d’action, comme un jeu de tractage ou de recherche, ou même accorder un peu de temps agréable et tranquille avec un jouet à mâcher. Le chevauchement sur nous, pas beaucoup d’entre nous voulons vraiment voir nos innocents petits chiens le faire. Mais c’est un comportement normal de l’animal. Et n’oubliez pas, nous sommes que des humains.
Houston Dog Trainer Michael Baugh CPDT-KA, CDBC est le directeur de l’éducation et comportement à Rover Oaks Pet Resort.
Traduit par Ad Canes.
Le 01/02/2015
Voici un deuxième article sur le sujet du chevauchement écrit par Mark Berkoff concernant le chevauchement chez le chien qui complétera le premier que vous pouvez retrouver à cet endroit. Je précise que le terme « monte » a été utilisé pour décrire la simple monte d’un chien sur un congénère ou un objet, et le « chevauchement » désigne le mouvement de va-et-vient qui accompagne parfois la monte.
« Par une belle et chaude après-midi je regardais un groupe de chiens qui s’ébattait dans un parc. Soudain j’ai entendu le cri aiguë d’une femme suivi d’un martèlement de pieds, il n’y avait pas besoin d’aller chercher plus loin… C’était évidemment un chevauchement, ou peut être une monte. » Voilà ce qu’écrivait Julie Hecht dans son excellent article sur le chevauchement chez les chiens. En effet, le chevauchement choque souvent les personnes, d’ailleurs Julie a nommé son essai « H*umping ».
La monte ou le chevauchement chez les chiens fait partie de ces comportements dont les humains avancent beaucoup d’hypothèses mais dont nous ne savons pas grand chose. Des chiens vont monter d’autres chiens et d’autres animaux non humains (animaux) en adoptant une grande variété de positions, ainsi que les jambes de l’Homme et des objets tels que des ballons de plage, des seaux d’eau, des bols de nourriture, des oreillers et autres poubelles le plus simplement du monde. Vous pouvez l’observer par vous même, mais il n’est pas nécessaire d’en faire profiter un public. Parfois ils tiennent plus de 20 à 30 secondes et parfois ils vont juste sauter et glisser pour partir plus loin. Et la taille n’a pas d’importance.
Beaucoup d’humains se sentent embarrassés quand ils voient leur cher ami à quatre patte à monter et chevaucher dans les lieux publics, alors que ce comportement est une partie normale du répertoire comportemental d’un chien. Autant les mâles que les femelles montent et chevauchent, ces comportements apparaissent très tôt dans la vie d’un chien, en particulier pendant le jeu. La monte et le chevauchement ne doivent pas être considérés comme des comportements anormaux.
Le monte est surtout connu pour son rôle dans la reproduction, elle se produit également dans de nombreux autres contextes et états émotionnels. Les chiens montent quand ils sont excités et éveillés, et même quand ils sont stressés et anxieux. Sortez la laisse pour aller faire une promenade et Lassie commence à monter Toto. Vous rentrez chez vous après une longue journée de travail et Spot s’intéresse à votre jambe…
La monte pourrait être aussi ce que les éthologues appellent un comportement déplacé, ce qui signifie que c’est un sous-produit de plusieurs émotions conflictuelles. Pour certains chiens un nouveau visiteur à la maison peut provoquer un mélange d’excitation et de stress qui peut déclencher le comportement de monte. A la manière que nous pouvons nous retourner vers la télévision quand nous nous ennuyons, certains chiens développent l’habitude de chevaucher pendant les temps morts, et en profiter pour faire mieux connaissance avec un oreiller. La monte est également très fréquente pendant le jeu, tantôt pour attirer l’attention, un comportement affiliatif, ou quand un chien est surexcité. J’ai vu des chiens qui vont s’enflammer, profiter de son « doggy fit », courir ici et là, chevaucher un ami, puis une balle.
Qu’en est-il à propos de la domination et du chevauchement ? Dans un article récent sur le chevauchement, Peter Borchelt, Ph. D. comportementaliste certifié (CAAB) à New York, a noté que « la monte pourrait faire partie d’un ensemble de comportements associés à l’agression, tels que la posture haute, la garde de ressources, le regard direct, la menace ou se tenir bien droit. Mais la monte en elle-même ne démontre pas un statut. En soi, la monte ne veut pas dire grand choses. (cité dans Hecht, 2012).
Lors de mes propres études sur le développement et le comportement social chez les jeunes chiens, les coyotes et les loups, le chevauchement, les étreintes et la monte ne sont pas liés directement à de la domination, et n’ont pas été associé non plus à une éventuelle domination chez les coyotes sauvages que les étudiants et moi-même avons étudiés dans le Parc National de Grand Teton près de Jackson, dans le Wyoming.
Je me demande si dans certaines situations les chiens qui montent un autre chien le font surtout quand il y a d’autres chiens autour pour le voir. Il y a quelques années dans une étude détaillée sur les modes de miction chez les chiens que j’ai pu suivre facilement, j’ai découvert qu’ils faisaient souvent ce que j’ai appelé le « marquage à sec », ils soulevaient une patte mais n’urinaient pas. Quand j’ai regardé les situations sociales dans lesquelles cela se produisait il s’est avéré que le marquage à sec se produisait plus souvent lorsque d’autres chiens étaient autour plutôt que quand ils étaient seul. J’en ai conclu que la patte levée peut être un signal visuel révélateur qui dirait à un autre personne quelque chose comme « je viens de faire pipi ». Il serait intéressant de savoir si des chiens montent et chevauchent plus fréquemment quand d’autres chiens peuvent les voir, et si oui, peut être que dans certaines situations le chevauchement et la monte pourraient avoir un rapport avec la communication liée à une relative dominance.
De futures recherches seront également nécessaires pour déterminer combien de montes se font dans le but de chevaucher. Nous ne savons pas vraiment grand chose sur ces comportements, combien de fois ils sont liés entre eux pour savoir de manière générale ce que cela signifie.
Quand le chevauchement est un problème, que pouvez vous faire à ce sujet.
Le chevauchement et la monte sont ils des problèmes dont nous devons nous préoccuper ? La monte, ainsi que le chevauchement et la masturbation sont des comportements normaux selon l’ASPCA (et d’autres), bien que pour certains chien cela pourrait devenir une habitude compulsive comme courir après sa queue.
La grande question est : « Qu’est ce que la monte et le chevauchement signifie pour votre chien ? » Pour répondre à cette question il faut prendre en compte le contexte quand l’un ou l’autre ou les deux se produisent. Par exemple, qu’est-ce qu’il se passe avant la monte, à quelle fréquence et combien de temps ça dure ? Si la monte laisse penser que le chien est sous-stimulé peut être qu’il faudrait lui fournir d’autres activités mentales ou physiques. Si la monte suggère de l’anxiété, il serait bon d’augmenter le niveau de confort d’un chien lors d’une situation particulière, ou, si un chien est surexcité et va bousculer ou devient pénible au cours des interactions sociales avec des congénères ou des personnes, il serait bon d’encourager des interactions bénéfiques. Les propriétaires peuvent intervenir lors de la monte et le chevauchement en attirant l’attention du chien, en enseignant un autre type de comportement pour aider le chien dans ses interactions avec les autres.
Peut être que votre chien ne monte et chevauche qu’occasionnellement parce qu’ils aiment le faire et vous pouvez en rester là. Laissez-les être des chiens.
Comprendre la monte et le chevauchement.
Julie Hecht conclut son article comme suit : « Lorsque vous essayez de comprendre tout comportement, Marc Bekoff recommande de devenir un éthologue à la maison. » Prenez un papier et un crayon, regardez et notez ce qu’il se passe avant et après le comportement qui vous intéresse. Cela peut vous en dire plus que le comportement en lui-même. Cette technique peut vous aider à déterminer si un comportement doit être géré et s’il ne pose pas de problème.
« Si les chiens pouvaient parler, et ils le font à travers leurs comportements, ils nous demanderaient de ne pas imaginer de sens universel. Alors qu’est ce que le comportement de monte de votre chien essaye de vous dire ? »
« Tout compte fait, lorsque nous essayons de comprendre un comportement, nous sommes mieux servis par l’observation et la compréhension de sa source que par les histoires que nous avons tendance à nous dire à nous même et aux autres. »
De toute évidence, il n’y a pas qu’une seule explication pour le chevauchement et la monte. Le chevauchement et la monte sont des comportements normaux qui nous mettent mal à l’aise face à ce que les chiens font naturellement. Vous pouvez partir plus loin, prétendre que rien ne s’est produit, ou rire nerveusement ou, comme je l’ai écrit plus haut, laissez-les être des chiens. Une chose est sûre, si les chiens montent c’est qu’ils peuvent le faire.
Quelle est la règle n°1 pour éduquer un chien?
Le 18/12/2014
Il existe une habitude à prendre, aussi simple qu’essentielle, qui peut vous être utile pour éduquer un chien, régler un très grand nombre de problèmes et en premier lieu, pour éviter les problèmes. Car plus vous le faites, moins vous avez d’ennuis. Cette habitude devrait faire pleinement partie de votre vie. Vivre avec un chien vous donne l’occasion de le faire au moins une fois et souvent, au moins quinze fois par jour.
Cela commence par un « A »…
Anticiper ! Bravo si vous avez deviné. Il n’est jamais trop tard pour anticiper : cela ne concerne pas uniquement les chiots mais tous les chiens, de n’importe quel âge. Anticiper est plus facile si vous comprenez comment fait votre chien : c’est quelque chose qu’il sait lui-même très bien faire !
Votre chien est très doué pour anticiper
Que signifie « anticiper » ?
Ça veut dire prévoir, supposer ce qui va arriver et adapter sa conduite à cette supposition (Dictionnaire Larousse). Votre chien fait ça tout le temps. Il est extrêmement habile pour prévoir ce que vous allez faire. C’est pour ça qu’il s’est si bien adapté à vous.
De quoi votre chien a besoin pour anticiper ?
Cette question est intéressante parce que vous aurez plus ou moins besoin des mêmes choses pour mieux anticiper avec votre chien !
- Il a besoin de comprendre les messages que vous lui envoyez.
- Il a besoin d’analyser des éléments qui ne vous concernent pas directement, des éléments du contexte.
Il a besoin de comprendre les messages que vous lui envoyez. Si vous êtes trop imprévisible, votre chien ne sait jamais vraiment ce que vous allez faire et ce que vous voulez qu’il fasse. Mais si vous dites ou faites la même chose tous les jours, c’est facile pour lui de « prévoir… et adapter sa conduite ».
Exemple. Vous ne mettez vos grosses bottes à crampons que pour aller au jardin. Votre chien va vous attendre derrière la porte qui donne sur le jardin au moment même où vous sortez les bottes du placard. Vous ne l’avez pas fait exprès mais vous lui avez appris que bottes = on va au jardin.
Vous avez réussi à apprendre quelque chose à votre chien sans vous en rendre compte (imaginez ce que vous pourriez lui apprendre en faisant consciemment les mêmes choses…)
Faire ça, c’est plus facile pour le chien que pour nous. S’adapter à nos messages, c’est vital pour lui et instinctif. Mais nous aussi, nous pouvons parvenir à mieux comprendre les messages qu’envoient nos chiens.
Il a besoin d’analyser des éléments qui ne vous concernent pas directement. Il y aurait des milliards d’exemples pour illustrer comment un chien peut déduire ce qui va se passer. Mais remettons nos bottes à crampons.
Quand vous mettez vos grosses bottes à crampons, parfois c’est pour aller au jardin et parfois, c’est pour aller bricoler dans le garage. Votre chien a un grand intérêt à vous suivre au jardin mais pas au garage, où vous faites généralement beaucoup de bruit avec la perceuse, la visseuse, la ponceuse… et en plus, vous ne vous occupez jamais de lui.
Il lui arrive peut-être de se tromper, mais la plupart du temps, il ne se met pas derrière la porte du jardin quand vous avez décidé d’aller bricoler. Peut-il lire dans vos pensées ??? Non, il observe d’autres éléments. Souvent, ces éléments nous échappent et nous avons l’impression que nos chiens ont un sixième sens.
Par exemple, il a compris que vous n’allez pas au jardin si vous avez mis de vieux habits que vous ne mettez que pour faire du bricolage (entre autres éléments peut-être, ce n’est que pour l’exemple).
Et nous, de quoi avons-nous besoin pour anticiper et ainsi éduquer un chien en évitant un maximum d’ennuis ?
Connaître son langage pour prévoir ce qu’il va faire
Le meilleur exemple est l’apprentissage de la propreté. Il nécessite de beaucoup anticiper ! Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres mais apprendre la propreté à son chiot est l’initiation parfaite à ce qui fera partie de la vie quotidienne pour les 10 ou 15 prochaines années !
Mouvements, postures, sons, regards etc. de votre chien, peuvent vous indiquer ce qui est le plus susceptible de se produire.
Anticiper demande de connaître le langage du chien et d’être observateur, parce que chaque chien est différent et que les signaux qu’il envoie dépendent du contexte dans lequel il se trouve.
Quand il a envie de faire pipi, votre chien tourne en rond (parmi d’autres possibilités). Anticiper consiste dans ce cas à ne pas attendre le moment où il tourne en rond.
Analyser d’autres éléments que le chien lui-même
Le comportement de votre chien ne dépend pas que de sa race ou son passé. Il dépend d’une combinaison de multiples éléments : son environnement (qui comprend lui-même de multiples éléments), des prédispositions, des apprentissages… Si vous vous focalisez uniquement sur votre chien, des éléments importants peuvent vous échapper quand vous avez un problème.
C’est souvent comme ça que l’on pense à des choses compliquées avant de penser à des choses simples, comme anticiper un peu plus, ou que l’on ne parvient à envisager aucune solution.
En effet, son caractère, son passé, sa race… ne sont pas les seuls éléments et ne sont même pas des éléments importants pour trouver une solution à un problème.
Pour mieux comprendre. Votre chien sait que vous allez bricoler grâce aux habits que vous portez quand vous allez chercher vos bottes à crampons. Ce n’est pas parce que vous avez la passion du bricolage transmise par votre père qui la tenait lui-même de son grand-père.
Vous pouvez mieux déduire ce que votre chien va faire donc anticiper, en observant divers éléments du contexte plutôt qu’en vous focalisant sur sa race ou son passé etc.
Exemple
Monsieur Y. a un boxer qui s’enflamme devant les canards. Il a lu tout ce qu’il est possible de lire sur le boxer et s’estime heureux que son chien revienne au pied au bout de 10 répétions de « au pied » (car il a bien retenu que le boxer est têtu…). Quand il pose des questions sur les blogs et les forums, il précise bien qu’il a un boxer de 5 ANS. Il remonte le cours de l’histoire jusqu’à l’éleveur du chien, qu’il critique beaucoup. Il explique qu’il a suivi des cours d’obéissance et que c’est un chien relativement bien élevé sauf quand il aboie sur les canards. Il demande aussi à des tas de gens si leur boxer aboie sur des canards. Ensuite, il demande partout où il peut, si un chien de 5 ans peut encore apprendre à revenir au pied. Comme il ne trouve pas de solution, il précise bien que c’est un boxer DE PURE RACE et qu’il a suivi des cours jusqu’à l’âge de 2 ANS et que cela fait moins d’1 AN qu’il a vu des canards pour la première fois etc. etc.
- Monsieur Y. s’éloigne de ce qui compte vraiment.
- Monsieur Y doit s’intéresser au langage de son chien et à des éléments spécifiques à la situation critique.
Quand Monsieur Y. a compris, il établit une liste de distractions pour son chien. Les canards arrivent au top du classement, bien-sûr. Les moineaux provoquent une moindre réaction. Il a prévu de s’entraîner au rappel en présence de moineaux (mais d’abord en présence de rien du tout). Et il le fera avant que son chien ne soit en état d’alerte maximum.
Pour cela, il observe que quand il s’arrête en étant tout tendu, il y a 90% de chance que son chien se mette à foncer sur quelque chose qu’il a vu : il marche tranquillement et tout à coup il ralentit, relève la tête, commence à se faire plus gros qu’il ne l’est, puis s’arrête… puis 9 fois sur 10, se lance dans un sprint dans les 2 secondes qui suivent.
Ainsi Monsieur Y. rappelle son chien bien avant le moment où il s’arrête. Comme il ne commence pas à faire ça en présence de canards mais de moineaux : ça marche. De 10 répétitions de « au pied », il est passé à une seule fois « au pied ».
D’ici 2 semaines, il fera ce qui marche déjà bien dans plusieurs contextes un plus près de la mare aux canards. Il anticipe de mieux en mieux: il le rappellera non seulement au bon moment mais en plus, en se plaçant à bonne distance de la mare etc. Il tient compte de plusieurs éléments du contexte.
PS : anticiper s’applique aussi au simple fait de remettre la laisse avant de passer devant la mare aux canards !
Récapitulons
- Anticiper est vraiment une habitude cruciale pour éduquer un chien !
- Le chien anticipe très bien, en déduisant ce qui va se produire selon les messages que nous lui envoyons et selon divers éléments d’un contexte.
- Nous pouvons nous baser sur le même principe, parce qu’anticiper demande de connaître le langage de son chien et d’observer attentivement le contexte.
- Accorder trop d’importance à la race du chien, son âge ou son histoire, peut détourner un maître de ce qui est vraiment important pour régler un problème.
- Une fois que vous connaissez mieux le langage de votre chien et que vous tenez compte du fait qu’un problème ne se manifeste pas uniquement à cause de lui directement – et le plus souvent, pas du tout à cause de lui - vous pouvez anticiper !
- Sinon, vous continuez à penser que votre chien ne comprend rien, que de toute façon c’est un boxer, un teckel etc., qu’il a 6 ans, qu’il provient d’un mauvais élevage, qu’il n’a jamais vu de canards etc. etc. etc.
Interdit ou autorisé: votre chien s'en fiche!
Le 18/12/2014
Pour changer une mauvaise habitude, interdire à son chien de faire quelque chose et gronder son chien quand cette interdiction n’a pas été respectée, n’est pas efficace. Lisez ce qui suit si votre chien ne vous écoute pas et n’en fait qu’à sa tête, si vous vous sentez obligé de hausser le ton trop souvent, ou si vous êtes sans arrêt en train de dire non.
Quel que soit le ou les problème(s) que vous rencontrez, cet article peut vous aider car il aborde le cœur de l’incompréhension entre les humains et leurs chiens : un conflit d’intérêts qui ressemble à s’y méprendre à une lutte de pouvoirs et qui pousse beaucoup de gens à s’opposer systématiquement même quand ils voient que ça ne sert à rien.
Le piège du réflexe
Interdire est un réflexe (nooonn ! arrête !!!) auquel votre chien réagit par un réflexe :
- ça ne marche que sur le moment donc ça se reproduit
- ça vous pousse à perdre patience (qui peut répéter la même chose tous les jours en gardant indéfiniment son calme ?)
Gronder est un réflexe (qu’est-ce que t’as fait ???) auquel votre chien réagit par un réflexe. Que ce soit lécher votre main, baisser la tête, partir se coucher… il ne vous demande pas pardon. Il essaie de « calmer le jeu » pour assurer sa protection.
C’est bien beau tout ça, mais… que faire ?
Que faire quand votre chien fait quelque chose d’inacceptable, comme grogner sur vous ou grogner après un chien, prendre de la nourriture qui ne lui est pas destinée, mordiller vos pieds… ?
Il faut bien lui faire comprendre que c’est interdit.
C’est justement là qu’est le problème —>ce n’est pas cela que votre chien doit comprendre !<—
Gronder, ça ne marche pas
Gronder son chien a pour but de montrer son insatisfaction juste après un comportement intolérable. Gronder n’a pas pour conséquence de modifier durablement une mauvaise habitude.
Il y a 3 possibilités quand vous grondez :
- ça continue
- ça empire
- ça s’arrête
Oui, cela peut s’arrêter !
Seulement, il se produit le phénomène suivant : votre chien ne vous obéit que parce qu’il se sent menacé. Où est le problème puisque finalement, il obéit et puis après tout, vous ne levez que la voix ? Ce n’est pas une méthode fiable.
Le chien qui obéit par la peur, même minime, n’obéit pas tout le temps. Cela dépend bien plus des circonstances que de sa volonté d’obéir et il peut avoir des réactions imprévisibles. Il peut même estimer, dans certaines circonstances, qu’il est nécessaire de se protéger plus que d’ordinaire. Alors, quand essayer de vous apaiser ne lui est plus utile, il peut vouloir se défendre.
Vous avez compris que gronder est néfaste mais vous continuez de chercher comment faire comprendre à votre chien ce qui est interdit.
Cela ne fonctionne pas mieux.
Interdire, ça ne marche pas
Vouloir supprimer une mauvaise habitude ou interdire de grogner, mordiller, sauter sur les gens, faire ses besoins dans la maison, aboyer sur les passants, tirer en laisse, creuser des trous dans le jardin, monter sur le lit, etc. etc… n’a pas pour conséquence de modifier une mauvaise habitude durablement et de façon saine et sûre = le chien est en confiance, aucune agressivité ne se développe, ça ne revient pas sous une autre forme.
On ne supprime pas une mauvaise habitude. On la remplace par une autre.
Même si c’est très différent, on peut faire un parallèle avec le comportement humain pour y voir plus clair.
Imaginons que vous ayez décidé de ne plus manger de chocolat après le dîner ! Qu’est-ce qui sera le plus facile pour vous, alors que cela fait des mois que vous avez cette mauvaise habitude ? La plupart des gens décident de remplacer le chocolat par autre chose.
Vous ne grignotez pas. Bon. Imaginons que vous ayez décidé de faire des économies. Qu’est-ce qui sera le plus facile alors que vous avez tendance à trop dépenser depuis longtemps ? La plupart des gens décident de remplacer ce qui coûte cher par des choses qui coûtent moins cher.
Et si vous voulez arrêter de vous ronger les ongles, fumer, vous énerver en voiture, passer vos soirées sur l’ordinateur… allez-vous simplement « arrêter » du jour au lendemain ?
N’allez-vous pas essayer de faire autre chose à la place ? N’allez-vous pas passer par un enchaînement d’étapes, sans doute plus difficiles au début et plus faciles par la suite ?
Qu’est-ce qui marche ?
Interdire et gronder son chien, ça ne marche pas. Le chien s’en fiche de savoir ce qui est autorisé ou interdit. Ce qui marche, c’est de comprendre quel est son intérêt à faire ceci ou cela.
Soit vous êtes d’accord avec cet intérêt, et le problème, c’est la façon dont il veut y parvenir (ex : je veux bien qu’on traverse la rue mais pas en tirant sur la laisse !).
Soit vous n’êtes pas d’accord et le problème, c’est l’intérêt en lui-même (ex : que tu les déchires en miettes ou en lambeaux, je ne veux pas que tu détruises mes chaussures).
Je ne vous dis pas que le chien est un débile incapable de comprendre que vous n’êtes pas d’accord et que vous n’êtes pas content.
Je dis que ce n’est pas dans son intérêt.
Suivez ce raisonnement :
- Nos chiens n’ont pas naturellement les mêmes intérêts que nous, la majeure partie du temps. Vous serez d’accord avec ça. Nos chiens ne comprennent pas ce qui nous importe. Prenons ce qui est citoyen, sécurisé, poli ou sociable d’après nous, comme ne pas sauter sur tout le monde dans la rue, ne pas grogner sur le bébé ou ne pas courir après les voitures : c’est très important pour nous et pas pour nos chiens.
- C’est à nous de comprendre, trouver et satisfaire l’intérêt de l’animal d’une façon qui nous convient mieux (arrête de tirer et tu pourras traverser la rue !) ou bien lui proposer un tout nouvel intérêt si nécessaire -oui, ceci est plus difficile car il faut commencer par lui montrer que le but à atteindre n’en vaut pas la peine (je vais faire en sorte que tu n’aies plus aucun intérêt à passer tes nerfs sur mes chaussures). Ce n’est pas à l’animal de comprendre, trouver et satisfaire nos intérêts.
- Si vous comprenez le point précédent, mais que vous ne parvenez pas à l’ intégrer et à l’appliquer au quotidien : rayez dominant et dominé de votre vocabulaire. Quand vous parvenez à « satisfaire l’intérêt » de votre chien, vous ne vous faites pas « dominer ». Dominer ou être dominé, votre chien s’en fiche encore plus que tout le reste. Si c’est dans notre intérêt de traverser la rue calmement (pour la sécurité), l’intérêt du chien est de vite rejoindre l’endroit où il veut aller. Il a de nombreux intérêts votre chien, cela ne se borne pas à « faire la loi » ou vous « contredire ». Le but du jeu consiste à trouver un genre de terrain d’entente pas de savoir qui décide.
- Vous, humain, vous décidez. Vous décidez la plupart du temps parce que vous savez ce qui est plus sûr, plus citoyen, plus sociable, plus agréable pour tout le monde y compris pour votre chien.
- Quand votre chien n’est pas d’accord avec ce que vous décidez, vous devez trouver quel est son intérêt pour qu’il fasse ce qui vous convient en étant heureux de le faire.
Au lieu d’être obligé/forcé de le faire ce qui vous donne un chien qui n’est pas fiable et qui peut développer de l’agressivité.
Votre chien, contrairement à une personne, n’a aucun intérêt à savoir que vous n’êtes pas d’accord ou pas content.
Son intérêt à lui, c’est de savoir ce qui vous fait plaisir.
Pourquoi c’est si difficile de ne pas s’opposer ?
La réponse à cette question mériterait une encyclopédie en 15 volumes mais on va la faire courte.
Entre humains, il y a une infinité de façons d’exprimer notre désaccord. Il semble naturel de s’opposer quand on n’est pas d’accord. Généralement, ne pas s’opposer signifie qu’on accepte.
Votre mari/femme change de chaîne alors que vous étiez en train de regarder un film. Vous ne dites rien : vous acceptez implicitement de ne pas voir la fin du film. En outre, vous avez de nombreuses options pour manifester votre désaccord. De « attends s’il te plaît, il ne reste que 5 minutes avant la fin » à « non mais ho ! », il y a des milliers et des milliers d’options.
Avec le chien, vous n’avez que très peu d’options. C’est pourquoi, si vous entrez dans ce schéma, il y a de fortes chances que cela dégénère. Vous n’allez pas dire à votre chien qui veut traverser la rue en tirant sur la laisse « attends, il ne reste que deux voitures à droite et une voiture à gauche ». Si vous vous opposez, vous lui direz plutôt « non mais ho ! ».
Avec le chien, ne pas s’opposer ne signifie pas que vous acceptez. Cela signifie que vous sortez du schéma réflexe provoque réflexe (je crie sur mon chien –> il baisse la tête). Vous en sortez pour entrer dans un schéma plus efficace : apprendre. Plus efficace et aussi plus exigeant. Il ne suffit plus de dire non ou de gronder son chien.
Cela demande d’entrer un peu dans le monde du chien.
Non seulement ce n’est pas facile pour nous humains, de ne pas nous opposer quand nous ne sommes pas d’accord mais en plus, il faut :
- s’ intéresser au chien et sa façon de s’exprimer
- anticiper plus souvent
- observer ce qui se passe
- modifier, parfois, certaines de nos propres habitudes
- etc.
S’opposer est bien plus simple.
Et depuis le temps qu’on nous rabâche que le chien ne peut vouloir que deux choses, dominer ou pas, ça paraît tellement logique.
Pourtant, quand il n’est plus question de réflexes, votre chien apprend des comportements. Quand c’est réglé, c’est réglé !
- cela ne recommence pas le lendemain, la semaine d’après, trois mois plus tard…
- cela ne se manifeste pas sous une autre forme…
- cela ne revient pas avec de l’agressivité…
Si vous vous contentez d’interdire et de gronder quand l’interdiction n’a pas été respectée, vous le faites tout le temps. Certains le font même jusqu’à ce que leur chien soit assez vieux pour ne plus avoir la force de sauter, courir pour aboyer, tirer en laisse etc. Si vous comprenez un peu mieux comment le chien fonctionne, vous obtenez des comportements durables sans faire lui peur et en plus, quand vous faites ça, vous renforcez le lien qui vous unit à votre chien au lieu de le dégrader.
Débarrassez-vous d’une très mauvaise habitude !
Le 12/12/2014
Vous parvenez à communiquer et donc à vous faire obéir quand vous comprenez les bases du comportement du chien.
Celui-ci dépend en très grande partie de notre propre comportement. Et nous les humains, qui faisons parfois tant d’efforts, nous faisons inconsciemment de nombreuses choses qui empêchent nos chiens de comprendre ce qu’on attend d’eux. Il est important d’être conscient de nos mauvais réflexes. Nous ne pouvons pas tout maîtriser. Nous ne pouvons pas changer de personnalité. Mais nous pouvons incontestablement modifier plusieurs de nos réactions naturelles qui nous empêchent de bien les éduquer.
Abordons l’une des pires mauvaises habitudes des maîtres. Cela vous permettra de bien comprendre une base essentielle du comportement canin. Cela demande un effort, parce que ce n’est pas naturel pour tout le monde, mais quand vous vous débarrassez totalement de cette mauvaise habitude, les chiens changent de comportement et ça va beaucoup mieux !
Humain trop humain
Parmi tous les réflexes humains pouvant aggraver un mauvais comportement du chien sans qu’on s’en rende compte – ou jouer contre nous alors qu’on essaie de tout bien faire le reste du temps – l’un des pires qui soient consiste à faire la morale à son chien alors qu’il vient d’obéir.
Ceci prend d’innombrables formes.
Voici des exemples courants pour illustrer le phénomène :
Vous râlez. Vous dites assis, assis, assis et assis. Finalement, votre chien s’assoit. Alors vous lui dites : « c’est pas trop tôt… Tu ne connais pas assis ? Tu connais bien assis pourtant ? Si on doit répéter 15 fois assis, on ne va pas aller très loin… »
Vous menacez. Votre chien prend une chaussure dans sa gueule. Vous dites « arrête ! ». Il lâche la chaussure. Vous la récupérez et, tout en agitant la chaussure comme pour mieux appuyer votre discours, vous dites : « je ne veux pas, tu m’entends, je ne veux PAS que tu touches à mes chaussures ! Je te l’ai dit combien de fois ? Combien de fois, hein ? Alors maintenant tu arrêtes, c’est compris ? Sinon je vais me fâcher. »
Vous remontez les bretelles. Votre chien est parti très loin de vous. Vous dites au pied sur toutes les intonations possibles. Finalement, votre chien revient. Vous l’attrapez par le collier et juste avant de lui remettre la laisse, vous dites « qu’est-ce que je t’ai dit ? qu’eeessssssst-ce que je t’ai diiiit ? Je t’ai diiiit… AU PIED !!! ‘pas vrai ça…. »
Vous essayez de lui faire comprendre ce que vous ressentez. Votre chien renifle la litière du chat. Vous dites « stop ! ». Il recule le museau. Vous pointez la litière du doigt et vous dites : « c’est dégoûtant, ça ! C’est pas bien, beurk, bouh, caca, sale ! Dégoûtant !!»
Vous faites une leçon de morale. Vous promenez votre chien. Vous croisez un autre chien au bout d’une laisse. Tout à coup, votre chien sort de ses gonds. Il se calme un peu quand l’autre chien s’est éloigné. Vous ordonnez « assis » et votre chien s’assoit. Vous levez l’index pour l’agiter devant son museau et vous dites : « qu’est-ce que c’est que ce cirque ? Mmh ? Ne refais plus jamais ça… Fâché ! Je suis fâ-ché ! Fâché, fâché, fâché ! Je suis très fâ-ché. ».
(et vous vous remettez en route en disant de temps en temps « fâché »… au cas où il n’aurait pas compris…)
Dans tous ces exemples, le chien fait ce qu’on lui demande. Et que se passe t-il ? Il n’est pas félicité pour avoir obéi.
Pire que cela. Non seulement, il n’est pas félicité, il est grondé pour avoir obéi.
Qu’est-ce qui se passe ?
Vous êtes sous le coup d’une émotion et vous ressentez naturellement le besoin de la laisser s’exprimer. Soit votre chien obéit au bout d’un long moment et vous avez eu le temps de vous énerver, soit votre chien en train de faire une « bêtise », s’arrête quand vous lui dites « non » ou autre chose, mais comme vous avez eu le temps de « bouillonner » intérieurement, vous laissez sortir la pression.
Lorsque quelqu’un fait quelque chose que vous désapprouvez, vous lui demandez d’arrêter puis vous lui expliquez pourquoi c’est grave. Quand un enfant fait une bêtise, que vous le prenez en flagrant délit et qu’il arrête, vous lui montrez que vous n’êtes pas content.
C’est naturel et il y a toutes sortes de réactions possibles selon les gens.
Avec un chien, quelle que soit votre réaction, vous prenez de sérieux risques en faisant cela.
Le problème n’est pas seulement que votre chien ne comprend ce que vous lui dites (il comprend toutefois que vous n’êtes pas en train de plaisanter). Le problème va bien au-delà puisque vous voulez obtenir quelque chose et quand vous l’obtenez, vous lui faites passer le message qui dit « ce n’est pas cela que je veux ».
Dans les exemples, c’est ce qui se passe pour assis, lâche la chaussure, au pied, et la litière. Lâcher la chaussure, revenir vers vous et arrêter de renifler la litière : vous dites que ce n’est pas ce que vous voulez. Quant à la leçon de morale quand le chien s’est assis, après avoir vociféré sur un autre chien, ce qu’il comprend quand votre index s’agite devant son museau alors que votre voix s’élève, c’est probablement qu’il faut rester là sans bouger tant que vous n’avez pas fini.
C’est ce que voulez qu’il comprenne ?
Non, bien sûr.
Dire « non » ou « arrête » etc., sans crier, peut être efficace. C’est encore plus efficace quand vous avez appris un ordre spécifique à votre chien, comme lâche pour la chaussure ou pas toucher pour la litière. Mais disons que grâce à « non » ou d’autres expressions, vous obtenez à peu près ce que vous voulez : puisque vous obtenez ce que vous voulez, vous devez féliciter votre chien.
Parce que c’est un chien
Avec le chien, ce qui est fait est fait. Si vous le prenez sur le fait, vous pouvez arrêter la « bêtise » (à la voix). Si la « bêtise » est finie, c’est trop tard. Et ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien d’autre à faire. Vous pouvez par exemple faire ça, ou ça, (parmi bien d’autres choses). Si la bêtise est finie parce que vous avez stoppé votre chien à temps, il a fait quelque chose entre le moment où vous avez senti monter la colère et le moment où il s’est arrêté.
Avec le chien, chaque bonne action doit avoir une conséquence positive si vous voulez qu’il obéisse. Ce quelque chose qu’il a fait a toute son importance. C’est plus important que la bêtise ou le fait que vous vous soyez énervé. Si vous voulez communiquer efficacement avec votre chien, vous devez accorder plus d’importance à ça qu’à tout le reste, peu importe à quel point vous êtes agacé.
C’est ce qui se passe ici, là, maintenant et tout de suite qui compte si l’on veut que le comportement du chien s’améliore.
Continuez à dire « non » si vous ne criez pas. Lorsque votre chien s’arrête de faire ce qu’il est en train de faire (qui vous déplaît), vous devez le féliciter. À ce moment-là, vous n’êtes pas en train de le féliciter pour avoir fait une bêtise mais bien pour avoir arrêté.
Parce que pour votre chien, faire une « bêtise », c’est faire un mouvement, une action. Ce n’est pas un plan mûrement réfléchi ni la volonté de braver les interdits, ni le désir de tester vos limites. En outre, « arrêter » signifie faire autre chose, un autre mouvement, une autre action. Ce n’est pas se rendre compte qu’il a mal agi ou qu’il est allé trop loin. Par exemple, lâcher la chaussure qu’il a dans la gueule, c’est ouvrir la gueule pour laisser tomber la chaussure. Ce n’est pas vous rendre la chaussure parce que vous y tenez beaucoup.
Cette mauvaise habitude de faire la morale à son chien est extrêmement répandue. Que vous soyez de ceux qui râlent ou de ceux qui crient, que vous le fassiez après plusieurs répétitions d’un ordre ou dans le cas d’une « bêtise » qui s’arrête, essayez de procéder différemment en ayant à l’esprit la dernière action accomplie et pas ce qui vous a mis en colère et vous verrez, ça change tout !!!
http://ouafmag.com/changer-comportement-du-chien-bonne-habitude/
Distance d'alerte, critique, zone de confort
Le 06/07/2014
Distance d’alerte, critique, zone de confort. (Behavior Adjustment Training (BAT))
Pour commencer :
Un chien confronté à une émotion perturbante n’a qu’une idée : mettre de la distance entre lui même et ce qui provoque cette émotion.
Pour placer des mots humains sur cette émotion on peut parler de toute la gamme : surprise ou appréhension, ou crainte, ou peur, ou angoisse, provoquée par quelque chose (le « Truc qui Fait Peur ») que le chien perçoit (voit, entend, sent)
Pour mettre de la distance, c’est soit fuir, soit faire fuir (avec en cas de conflit interne sur l’option, la possibilité de se geler, de s’immobiliser)
Quand le chien fuit, on dit qu’il est peureux,
Quand il fait fuir, on dit qu’il est agressif !
Tout ça sans jamais penser une seule seconde qu’il ne fait qu’obéir aux règles élémentaires de survie, sans aucun sentiment.
Les zones:
Tout est une question d’individu, et de distance.
Ici, le chien a montré des signes, mais il a pu rester sous contrôle, en mobilisant son attention. Il a appris a gérer. (Note perso : le chien a été capable d'analyser la situation et de prendre sur lui pour que le croisement se passe bien) Cas impossible, si le chien n’a pas bougé, c’est au prix d’un total désarroi intérieur. Mais dans 99% des cas, ça a du être sportif, le chien était debout en bout de laisse, soit pour s’éloigner de, soit pour foncer vers, le « Truc ».
L’éducation par le contournement : Avec tout ce qui précède, on voit que le seul moyen de faire progressivement réduire la zone rouge est de ne jamais contraindre le chien à y entrer, mais de lui laisser la possibilité d’analyser, de gérer, en restant a la frontière de la zone orange. Maintenant, à chacun d’observer son chien pour déterminer les signes qui montrent qu’on entre dans cette zone orange. Cette zone orange. ^ SOURCE : Joelle Caveriviere http://planetechien.com/ (http://planetechien.blogspot.fr/2008/06/pour-commencer-un-chien-confront-une.html)
On peut expliquer le fait que les chiens ne réagissent pas de la même manière par le fait que chaque élément de l'environnement va être perçu par le chien comme menaçant ou non. Cependant, les chiens ne réagissent pas aux mêmes distances selon le type de stimulus. Certains chiens vont réagir très tôt à l'approche d'un vélo, mais tolérer une plus grande proximité avec un enfant, par exemple. On peut symboliser cela par le fait que chaque "intrus" possède sa propre "zone de menace" :
ainsi, c'est la rencontre de ces périmètres spécifiques à chaque stimulation et à chaque chien qui déterminera la réaction du chien.
Il faudra donc toujours, par nos déplacements (4) veiller à maintenir le chien dans la situation (3), la situation (2) étant tolérable elle ne devra pas se prolonger dans le temps pour permettre au chien de faire ses apprentissages et de voir petit à petit la zone de menace concernée se réduire.